National League

Avant HC Lugano vs Genève-Servette HC

La méthode McSorley: être grand, gros et méchant

Par Philippe Ducarroz

Avouons-le, c'est une des petites phrases les plus drôles que nous ayons lues ces dernières semaines. On l'a doit à Chris McSorley dans le Blick d'hier: C'est la première fois que je n'ai pas envie de revenir à Genève. Entendez par là que gagner la deuxième manche ce soir lui permettrait de fêter ses 60 ans tranquillement au Tessin mardi.

Car on le refait pas. En toile de fond, il y a les quarts de finale des playoffs. Cette saison, j’en ai assez vu. C’est un long voyage. Nous ne devons pas gaspiller une énergie qui peut être si précieuse plus tard avec un déplacement supplémentaire de Lugano à Genève.

Et pour éviter ces quelques heures de route, l'Ontarien connait la recette: provoquer les duels, gagner les batailles, sortir son adversaire du match. Bref, tout ce qu'il faisait déjà lorsqu'il était le patron à... Genève. Si vous n'aimez pas le souffle de votre adversaire dans votre cou, changez de métier!

Encore plus qu'aux Vernets, Jan Cadieux doit s'attendre à une déferlante luganaise dès le coup d'envoi de la rencontre. La perspective de se qualifier dès ce soir pour le Top 8 va galvaniser des Tessinois qui auront peut-être tendance à en faire trop, le danger qui guette les équipes forgeant leur succès dans le domaine physique.

Insinuer le doute dans la tête de l'adversaire

Bien sûr, McSorley ne va pas brider la puissance de ses lignes, particulièrement bien équilibrées depuis quelques semaines. Quand il se vante d'avoir un premier bloc pesant 300 kilos (Carr, Abdelkader, Thürkauf), il le fait sciemment pour insinuer le doute dans la tête de ses adversaires, un poids psychologique. Surtout, joueurs genevois, ne lisez pas les journaux avant un match contre McSorley!

Le nouveau coach luganais sait que s'il a une bonne équipe dans les mains - qu'il n'a pas encore bâtie comme il l'entendait, mais ça va venir dès l'an prochain - il redoute toutefois ce GSHC dont il est le premier à connaître le potentiel. Cette équipe, c'était la sienne!

Il sait donc aussi ce que Genève n'aime pas affronter comme adversaire. Un adversaire accrocheur, teigneux, presque sale. Quand il désigne Abdelkader comme le joueur réunissant tous les atouts d'un bon joueur de playoffs (grand, gros et méchant), McSorley sait de quoi il parle. Voilà qui fait de lui un meneur d'hommes extraordinaire, mais tout aussi détesté.

Ce sera du côté genevois de ne pas plonger devant ce HC Lugano au système le plus prévisible qui soit. Mais au coach le plus imprévisible aussi...