IIHF

Suisse

Une Suisse à plusieurs inconnues

Dans moins d'une semaine, le championnat du monde de hockey sur glace débutera dans les villes finlandaises de Tampere et Helsinki. Dès vendredi, la Suisse se présentera avec 23 joueurs... ou moins, c'est selon, pour y disputer son premier match contre l'Italie.

Mais avec quelle équipe? Au terme de ces Beijer Hockey Games, Patrick Fischer va procéder à une ultime coupe. Peut-être déjà ce soir, ou demain. Et quelques interrogations sont encore pendantes, même si l'on commence à lire le raisonnement du patron de la Nati. Ne dit-on pas que dans chaque journaliste ou fan sommeille un sélectionneur? Alors on se lance!

Certains impondérables - à part peut-être le fait qu'Hofmann ne serait pas en état psychologique de bien jouer - n'avaient pas été envisagés par le technicien, à commencer par les forfaits d'Andrighetto, Weber et Hollenstein. Des absences à notre sens un peu vite passées sous silence en raison de blessures qui apparaissent au dernier moment. Sûrement le secret entourant les playoffs, dirons-nous. Enfin, on ne sait pas où en est Kurashev et son isolement dû au Covid-19.

Du coup, voilà qui ouvre quelques portes à des joueurs qui n'auraient peut-être pas pu/dû faire partie de la sélection. Mais aussi une situation qui ne rouvre pas celle de deux éléments dont on ne comprend pas le sacrifice: le défenseur Santeri Alatalo et l'attaquant Killian Mottet.

Alatalo pour son expérience et le fait que sa motivation aurait été décuplée dans son pays d'origine, Mottet pour sa capacité à aller où cela fait vraiment mal (ce qui n'est pas toujours l'apanage des Suisses). En outre, n'oublions qu'il est actuellement un des meilleurs buteurs du pays. Et sans aucun doute un des plus opportunistes. Il ne craint pas les buts "sales". Bref...

DEVANT LES FILETS

Chez les gardiens, la distribution semble bien établie: Genoni et Berra joueront l'alternance, Aeschlimann (sinon pourquoi le faire jouer aujourd'hui?) devrait être le No 3. C'est à dire le préposé à un certains nombre de statistiques, avec l'éventuelle possibilité de se retrouver back-up une fois ou l'autre.

Notre trio de gardiens (vraisemblance: 99,9%)
Genoni
Berra
Aeschlimann

DÉFENSE

En défense, étonnamment, nous ne retrouvrons théoriquement aucun finaliste à l'exception (peut-être) de Marti. Weber n'entre plus en ligne de compte, l'excellent Geering non plus depuis déjà longtemps. Dommage, il sort de très bons playoffs. Toute la question est de savoir si Fischer entend se rendre en Finlande avec sept ou huit arrières au vu de la pléthore d'attaquants de qualité qu'il a à sa disposition.

Et puis se pose la question du deuxième blueliner de la deuxième estafette spéciale. Il faut un créateur, ce que Loeffel n'est pas. Mais il possède un shot surpuissant qui serait très utile. Raison pour laquelle nous le préférons à Egli et Glauser.

Exit: Glauser, Egli

Comme une élimination de Nashville semble probable, on gardera donc une place pour Roman Josi. Pour le premier match contre l'Italie figurent entre parenthèses les joueurs que nous n'inscririons pas sur la feuille de match . Nous tablons sur l'équipe défensive suivante (à six joueurs, vraisemblance: 85%):

Moser - Siegenthaler
Kukan - Loeffel
Frick - (Marti)
(place réservée à Josi) - Fora

ATTAQUE

En attaque, problème de riche pour Fischer, même si les forfaits d'Andrighetto et Hollenstein et la pause internationale de Hofmann vont sans doute lui rendre service.

Si nous tablons sur trois centres à vocation offensive, il faudra sélectionner Hischier, Suter et Malgin. Mais cela passerait par écarter Thürkauf, car on imagine mal Fischer se passer aujourd'hui de Corvi.  Or, son énergie défensive ne serait pas de trop, mais il faudrait alors le placer à l'aile si Kurashev est positionné au centre.

À ce moment-là, on ne comprend pas pourquoi le sélectionneur s'est d'emblée privé de Mottet qui aurait évolué à une place beaucoup plus naturelle que celle dévolue à Thürkauf.

En remettant Thürkauf au centre du 4e bloc, Kurashev (s'il est remis... de son Covid) se retrouverait alors à l'aile. Pas sa place préférée non plus. C'est finalement Corvi qui sera peut-être l'arbitre de l'alignement ou non de... Ambühl! On part du principe que l'opération-rajeunissement sonnerait plus vite que prévu le glas du No 10 davosien et Ambühl serait envoyé à la retraite internationale sans ménagement, comme ce fut le cas notamment avec Diaz. Vous y croyez à ce scénario?

Enfin, pas encore vu sous le maillot helvétique durant la préparation mais à disposition dès demain: Fabrice Herzog, un ailier gauche comme Ambühl. Et d'ici quelques jours peut-être Fiala et Niederreiter. S'il veut pouvoir caser tout son monde en liste d'attente, Patrick Fischer devra débuter le championnat du monde avec six défenseurs et neuf attaquants. Compliqué.

Exit: Künzle, Eggenberger, Heim, Miranda

Voici à quoi pourrait ressembler l'équipe offensive pour le début des championnats du monde contre l'Italie (vraisemblance: 75%) :

Riat - Hischier - Meier
(Rod/Herzog) - Suter - (Thürkauf)
Scherwey - Malgin - Bertschy
(Ambühl/Herzog) - (Corvi/Thürkauf) - (Ambühl/Simion) 

Aujourd'hui, Patrick Fischer dispose de neuf défenseurs et dix-sept attaquants. Il devra donc retrancher six joueurs. Bien du plaisir...