Jeux Olympiques

ROC vs Suisse

Beaucoup de boulot encore avant les quarts de finale

EN RÉDACTION, Philippe Ducarroz

L'avantage (mais aussi le défaut) de cette formule de tournoi, c'est que vous pouvez vous retrouver à quatre matchs et zéro point (donc terminer dernier de votre groupe) et disputer tout de même les quarts de finale. Les équipes du groupe A - elles sont cinq - sont protégées, et ont une place assurée dans le Top 8, les trois derniers accessits étant réservés à trois des cinq sélections du groupe B.

Une formule de tournoi qu'on continue de juger un peu alambiquée, mais qui profite pleinement à la Suisse qui peut donc viser un match pour l'accession aux médailles après... une seule victoire. Cela a-t-il une influence sur le comportement de nos joueuses en ce début de tournoi?

Les Suissesses, pas dans le coup dès le coup d'envoi, ont concédé l'ouverture à la 6e minute. Soit. Mais pour toute réponse, peu de jeu sur la première supériorité numérique suisse, dommage! Un peu mieux sur celle qui a permis à Lara Stalder d'inscrire son 2e but du tournoi, mais phase très positive trop vite gâchée par un relâchement coupable 13 secondes plus tard qui permettait aux Russes de reprendre immédiatement l'avantage.

Pas forcément inférieures sur l'ensemble des débats, les Suissesses sont par contre beaucoup trop absentes dans les endroits stratégiques de la patinoire.

A partir de ce moment, la déception prend le dessus sur l'évidente envie des joueuses de Colin Müller de bien faire. Pas forcément inférieures sur l'ensemble des débats, les Suissesses sont par contre beaucoup trop absentes dans les endroits stratégiques de la patinoire. Là où il faut récupérer la rondelle, là où il faut la glisser au fond du but.

On l'avait déjà constaté face aux Canadiennes, dont certaines ne sont pas forcément plus talentueuses que nos Helvètes, gagner les duels est d'une importance capitale. Ça peut se faire au terme d'une démonstration de force ou... d'intelligence. Deuxième solution pour nos Suissesses qui trouveront souvent leur salut dans la tête.

Dans ce contexte, après l'égalisation d'Anita Müller à quatre contre cinq (!), le 3e but russe inscrit trois minutes plus tard démontre bien que la discipline nécessaire à un tel tournoi n'est pas encore l'apanage de la Suisse. Hier, les Canadiennes n'ont jamais relâché la pression pour en enfiler douze à la pauvre Brändtli. Dans le même temps, les Suissesses souriaient sur leur banc au fil des buts encaissés, comme s'il s'agissait d'une fatalité.

La victoire, en hockey, est toute une question de mentalité. Si dimanche, face au deuxième monstre planétaire et champion olympique en titre - les Etats-Unis - la Suisse remet le papier-carbone, cela voudra dire quelle n'aura rien appris de ses deux premières défaites. Si elle s'incline (il n'y aura pas de miracle) en déployant une énergie nouvelle dans les points stratégiques, elle sera dans le juste.

C'est sans doute pour cela que Colin Müller devra un peu "brusquer" ses troupes. Alors seulement, après un dernier test face à la Finlande  pourrons-nous reparler de médaille. Car il faudra alors gagner un seul match, un quart de finale, à nouveau sans doute contre la Russie (encore une subtilité de la formule) pour atteindre le Top 4 et faire mieux qu'il y a quatre ans (5e).